Découvrez l'Art de l'Horlogerie Ancienne
Quand la passion rime avec précision !
Atelier JF MOINET – 3 impasse de la Tonelle 17610 CHANIERS
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1/ Tout petit
Dès l’âge de 10 ans, j’aimais bricoler, plus particulièrement l’électricité (je prenais plaisir à démonter des télévisions à lampes, faire des petits montages, et déjà classer les pièces détachées).
Les boîtes \ »mécano\ », jaunes et bleues m’attiraient beaucoup, ainsi que l’aéromodélisme. La colle, le papier japon, et le balsa étaient un régal.
Les poésies , les autodictées ou la grammaire me passionnaient beaucoup moins; je ne voyais pas bien ce que cela pouvait m’apporter; les 500 mètres à parcourir vers l’école de Sauzé-Vaussais , afin de retrouver l’instituteur, n’étaient pas toujours une partie de plaisir, surtout les jours de dictée!
Nous allions voir, avec mon père, les beaux meetings aériens de Cognac ou de Poitiers, où ses puissants grands oiseaux de fer me laissaient croire que l’armée de l’air devrait être intéressante pour moi!
A 16 ans, après avoir réussi le concours d’entrée de l’armée de l’air, je rentre (timidement) à l’école d’enseignement technique de Saintes, et le 25 avril 1978 je signe un contrat d’engagement de 5 ans!! Aujourd’hui je ne regrette rien, au contraire, même si ces 3 premières années d’école à Saintes et Rochefort ont été très dures moralement, moi qui étais venu, aussi, pour y faire du modélisme (heures d’études obligatoires en guise de …!!) et y voir de beaux avions (j’ai brutalement découvert un monde un peu hétéroclite, et je n’étais vraiment pas emballé par la parade de cette institution …(mais chut!! il s’agit de la Grande Muette).
Cependant, j’ai gardé quelques bons souvenirs de cette adolescence militaire, notamment la formation sur machines outils, les salles de travaux d’électricité ( que j’ai retrouvé 20 ans après, mais cette fois-ci comme instructeur) qui m’ont permis de faire mes premiers pas professionnels . Les premiers gestes élémentaires autour de la lime, de la scie, sur un bloc d’acier, sont très importants. L’ordre, la méthodologie , toujours à l’esprit, permettent d’acquérir une discipline indispensable aux métiers manuels; l’ajustement et le dessin industriel sont les bases qui permettent la création de pièces avec aisance . Je déplore que ces importants gestes manuels, des heures durant, avec discipline, ne soient plus enseignés. Certains stagiaires auraient probablement été moins malhabiles avec la lime ou le bocfil. Certains instructeurs m’étonnaient par leur savoir-faire et leurs sympathique aide.
Trois années après, je suis muté dans l’Est de la France pour mon premier emploi de technicien , et aussi pour y découvrir les joies de la force aérienne tactique, et par exemple \ »les ramassages boules de neige\ » , sans rapport avec un quelconque jeu de neige…
2/ Presque adulte
Vers l’âge de vingt cinq ans, la passion pour l’aéromodélisme étant assouvie, vient l’intérêt pour l’horlogerie: on me confie( après de nombreuses requêtes…) une montre de poche en argent ayant appartenu à l’un de mes grands-pères: celle-ci étant dans un triste état, je vais voir un horloger pour un devis de restauration.
Celui-ci me la restaure: c’est à partir de ce moment que débute ma longue histoire avec l’horlogerie: je parcours les brocantes ( avec une certaine excitation matinale) pour y trouver d’autres montres de poche. J’achetais exclusivement des montres de poche à petit prix(uniquement les montres à heures et minutes, démunies de complexités trop onéreuses) .
Achats de livres pour y découvrir les belles et bien surprenantes montres de Lépine , ou bien du célèbre Breguet, mais également achats de mes premiers manuels, de mes premiers tournevis, et probablement l’achat qui m’a le plus motivé: mon premier tour dit d’horloger. Bel objet fort complexe pour un débutant.
Il m’a été très difficile de trouver ce rare outil. Mes recherches ont duré plusieurs mois. Un bijoutier avait même prétendu que le tour qu’il me proposait était très complet ( mais bien sûr!!), et que j’allais faire des merveilles avec! Notez tout de même , qu’un tour d’horloger n’est jamais complet, et que qualifier un tour d’horloger de \ »complet\ », est un abus langage fréquemment utilisé par les ignorants dans le domaine. Et, la chose était encore moins facile, lorsque j’entendais tout et n’importe quoi à ce sujet (d’ailleurs ça n’a pas changé!). Jusqu’au jour où je trouve une petite annonce\ » vends tour horloger \ ». Quelle ne fût pas mon agréable surprise lorsque je découvris un tour neuf, avec son coffret d’accessoires bien rempli ( combinaison moyenne). Problème: l’achat représentait une somme importante, je devais en référer à ma banquière et épouse !!.
C’est ainsi que pour mes 27 ans , l’achat se réalisait! Au début j’osais à peine le sortir de son coffret, tellement il me semblait fragile. Après plusieurs semaines, je me décidai à le sortir du coffret pour le mettre en service. Il avait le droit au chiffon presque tous les jours.
J’ai connu également un autre grand moment: l’achat de mon premier lot de fournitures d’horlogerie. Le lot était chez un brocanteur; j’étais surexcité: des milliers de pièces, verres et mouvements de montres . Les pièces étaient soigneusement rangées dans de jolies boites en bois ; Tellement excité , j’en ai oublié mes clefs de voiture dans le coffre (fermé à clé)! Suite à cet achat, nous avons passé quelques jours à trier et à mesurer (au 1/10) les centaines de verres qui étaient en vrac. J’ignorais que ces milliers de pièces d’horlogerie n’avaient que peu de valeur ( quasiment toutes du même calibre, pour des montres inexistantes!). Puis de nouvelles acquisitions se sont succédés au rythme des connaissances acquises. ( les acquisitions très hétérogènes permettent de comprendre qu’il n’y a pas deux horlogers qui travaillent dans les mêmes conditions). Les livres , dont de vieilles revues\ »France horlogère\ » permettaient d’accroître autant le coté histoire, que les connaissances techniques).
Les premières restaurations ont été très difficiles. Histoire assez paradoxale, je commençais à restaurer le plus complexe, la montre (l’échappement à cylindre est de nos jours peu pratiqué, et pratiquement inconnu d’un bachelier horlogerie, tout comme la montre à roue de rencontre ). Avoir débuté par le moins évident, m’a probablement donné beaucoup d’aisance par la suite, dans la pendulerie par exemple, mais aussi pour la progression sur montres compliquées ou uniques. J’ai eu quelques grosses difficultés sur des montres où il y avait des manques (ou des montres bricolées): je pensais , comme un débutant, qu’avec quelques montres, je pouvais au moins en sauver une (impossible ou très très rare de trouver 2 montres 19 ème identiques, avec les plantages identiques )!
Ayant découvert la montre \ »collection\ » de 24 lignes (la ligne, unité de mesure antérieure au système métrique, encore en usage en horlogerie de nos jours), succédant logiquement à la 18 lignes, j’ai bien entendu voulu avoir la gamme la plus complète ( cadran à loco, bateau, bleu, verte, violet, àquantième…) C’est probablement avec ces grosses montres que j’ai commencé à refaire mes premiers axes de balanciers,et bien entendu mes premiers burins. Quelques difficultés apparaissaient sur le partagement qui n’était pas top, ou bien la pose d’un nouveau spiral, exercice complexe. Les pierres ( rubis synthétiques) me posaient problème, car je n’avais pas d’assortiment, et je ne voyais pas forcément le défaut que l’une d’entre elles pouvait générer. Le redressement du spiral me demandait beaucoup de temps. Le stock de montres à réparer augmentait, ce qui m’a permis de comprendre qu’il ne suffisait pas d’avoir quelques tiroirs de pièces détachées pour les réparer, mais qu’il fallait aussi beaucoup de temps(L’horloger ne maîtrise pas le temps).
L’aide des manuels ne suffisait pas. Le savoir-faire n’était pas au top! Les difficultés apparaissaient quand le cylindre était cassé, ou lorsque je constatais un pivot de cassé!
Il m’a fallu plus de cinq années pour mettre en application ce que je lisais dans ces livres traitant de la restauration d’horlogerie, car non seulement il me manquait le savoir-faire, des heures de pratique, mais il manquait toujours certains outillages, ou certaines fournitures (cylindres, rubis, aiguilles, spiraux… que je ne pouvais pas fabriquer!).
J’ai compris que pour faire du bon travail, en plus du savoir faire, il fallait des milliers de fournitures, ou les fabriquer pour la plupart, certaines essentielles, et malgré cela, il était nécessaire d’avoir un outillage autre que le petit tour, pour pouvoir modifier, ou usiner, certaines pièces.
L’un de mes achats qui m’a également donné quelques palpitations était ma première montre à répétition en or, époque Charles X.( achat années 90, salle de vente)
J’ai rencontré des dizaines d’horlogers, des \ »bons\ »( bons dans l’activité qui était mienne, l’horlogerie d’un autre temps), mais aussi quelques moins performants (ou moins passionnés ou moins en rapport avec l’horlogerie ancienne) …j’ai gardé en mémoire un horloger qui aimait beaucoup son métier, il avait fait Cluses en 1935, m’a donné quelques astuces qui m’ont permis de progresser(Je pense à M Logeais, fort caractère, mais très passionné de son métier, également à M Chauvin m’ayant pour la première fois inculqué l’art du tournage entre- pointes avec un Lorch volant à main; décédés tous les deux ; merci aussi à Claude pour son incroyable savoir horloger qu’il a acquis avec grande patience sur Marseille ou bien Bordeaux, et aussi son coté pittoresque! grand merci à tant d’autres pour m’avoir ouvert leur porte, et parfois avec modestie, m’avoir donné le bon chemin dans les années 1985..). Je pense aussi, par exemple à Mr Auzanneau, horloger bijoutier, qui m’a inculqué l’art de l’affûtage du burin et surtout sa fréquence, lors d’un passage dans les Deux Sèvres . La formation de base acquise durant ma formation professionnelle a été essentielle aux travaux des métaux; je pense par exemple aux travaux d’ajustement, à partir d’un petit bloc d’acier doux , on devait tenter d’arriver aux cotes 1/100, ou bien aux travaux de tournage, où l’on apprenait l’affûtage de l’outil …
D’autres horlogers étant plus \ »classiques\ » ( travaux de pendulerie sommaires ( trempette du mouvement, aucune correction des défauts mécaniques), pose de pile ou de bracelets), ne m’ont pas apporté ce que j’étais en mesure d’attendre, faute de moyens d’interventions!
J’ai également rencontré des personnes à éviter pour un débutant, certains professionnels un peu trop \ »rapides\ » ( il suffit de rentrer dans leurs coin d’atelier sans dessus-dessous pour y constater l’incompétence) ou certains amateurs plutôt charmeurs…
Durant ces vingt premières années de passion, j’ai parcouru la France à la recherche d’outils, fournitures et montres. Tous les sujets de restauration m’ont interpelé. J’ai ainsi constitué un stock important de pièces, uniques en ce qui concerne la montre de poche ( environ 300000 pièces en stock, qu’il s’agisse d’ébauches, ou de pièces finies). L’achat le plus curieux que j’ai pu faire (aux enchères année 1990): un stock de fournitures de montres de poche (des centaines) qui ont été démontées, montres à roue de rencontre, à sonneries… assez curieux, car ce lot ne comportait aucune platine, aucun cadran, et bien entendu aucune boite de ces montres. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’un atelier d’horlogerie ( boite en carton signés) qui était spécialisé dans cette formule durant la 2 ème guerre mondiale(coté Bordeaux)!
Ce qui me passionne probablement le plus dans l’horlogerie, ce sont ces nombreuses fournitures 19 ème, classées parfois dans de somptueuses boites acajou qui dorment en attente, et qui se transmettent de passionnés en passionnés.
Je ne suis pas sûr qu’un autre métier puisse offrir cette diversité de pièces détachées, indispensable aux restaurations anciennes.
Dans les différentes étapes que comporte cette passion, il y en a une qui est également assez excitante: la première montre à roue de rencontre (appelée à tort \ »montre coq\ »). Beaucoup d’horlogers n’en ayant jamais vu! Aussi curieux que cela puisse paraître, j’ai eu cette belle montre à chaîne par échange contre de l’outillage, une perceuse je crois bien. Cette montre ne fonctionnait pas, car la verge était absente. Son coq ajouré et gravé était sublime; bien entendu son remontage à clé par l’avant (relié à la fusée), me disait: \ »il faudrait que tu marches\ ».
Quelques années après, je l’ai remise en vie. D’autres copines sont venues la rejoindre, certaines avec cadran émail polychrome, ou bien à systèmes particuliers, détentes, duplex, réveil, répétition, musique, automates…, toutes achetées pour les restaurer.
Parmi ces montres, certaines ont demandé des dizaines d’heures de travail afin de les faire revivre, que ce soit des pivots cassés ( j’ai longtemps abdiqué face à la difficulté du tarvail du pivot coté de roue rencontre), ou parfois de gros manques, par négligences de leurs anciens propriétaires, car trop souvent démontées et laissées à l’abandon durant des années au fond d’un tiroir aux cotés d’autres épaves , mêlant ainsi les pièces de l’une avec celles de l’autre…
Merci à mon épouse d’avoir permis toutes ces aventures. Qu’elle m’excuse de l’avoir emmenée 15 jours en vacances dans le Haut-Doubs, avec pour mots clés \ »montres, outillage\ » , et d’avoir été obligé d’acheter sur place une remorque pour emmener beaucoup de ferraille.
3/ L’entreprise:
Après toutes ces expériences acquises durant plus de 20 années ( à ne faire qu’apprendre !) et toutes ces acquisitions matérielles, je suis en mesure d’accomplir toutes restaurations, en déplaise aux vieux horlogers aigris et surtout jaloux …
En 1998, je me mets à la recherche d’une demeure plus spacieuse, car l’idée d’avoir un atelier idéal(comme celui de Georges Daniels- Oméga), un vrai, bien rempli, idéalement conçu pour toutes restaurations et fabrications, me trotte dans la tête.( de plus , j’avais en vue, l’achat de 2 gros stocks de fournitures, impossibles à loger dans l’ancienne maison).
A quelques dizaines de mètres , un terrain en friche est proposé à la vente , la construction démarre en 1999.
C’est ainsi que je décide, après une longue réflexion, de passer d’amateur à professionnel, à l’aube de la quarantaine.
Certaines abréviations font peur au jeune chef d’entreprise:URSAFF,ASSEDIC, CSG, RDS, IMPOTS!
Et bien entendu, la concurrence déloyale est très présente dans ce secteur d’activité ( tout comme le commerce d’art , d’antiquités, …Le laxisme de nos bons organismes administratifs dans ce domaine est plutôt navrant, il suffit de parcourir les brocantes du coin pour y rencontrer pléthore de brocanteurs non déclarés, ou bien les pages d’Internet où le site ebay incite l’utilisateur à être marchand sans avoir de RCS, avec un programme nommé \ »power seller\ »!).
La concurrence professionnelle est plutôt minime, car l’ activité de restauration d’horlogerie ancienne est essentiellement concentrée au gros bricolage, en grande majorité( la montre demande un gros stock de fournitures rares, type verges, aiguilles 18ème, roues de rencontre, chaînes, verres… et peu de professionnels consentent à passer 4 heures sur une montre à cylindre, par exemple). Certaines régions de France sont démunis d’artisans horlogers, le net permet d’être plus proche d’eux ! Quant à ceux qui prétendent faire de la restauration avec pour seule panoplie d’outillage, un jeu de tournevis et de brucelles, ou au mieux un établi sur lequel repose un amas d’épaves, de petits bazars , il est bien entendu fortement déconseillé d’éviter de déposer chez eux une montre mécanique !!
Si vous aussi, l’horlogerie vous passionne, venez me voir, que vous soyez amateur ou professionnel!
Nous aurons probablement beaucoup de choses à nous dire!
Alors, à bientôt…
4/ L’après installation:
Très content d’être victime de mon succès, et d’être à l’atelier 10/12 heures par jour, pour y restaurer parfois des objets rares ( horloge à musique et automates, cartels, montres sonneries minutes, quantième…), et content de ne pas subir les dites \ »35 \ » heures de travail ou de présence, que trop de travailleurs subissent. Aimer son métier est probablement un avantage.
Un peu moins ravi d’avoir à payer autant de charges, dont l’essentiel semble partir ne fumée; Messieurs nos bons hommes politiques, pouvez faire quelque chose à cela ? Gaver l’état est plutôt frustrant.
Content de faire de nombreuses connaissances, et d’avoir une moyenne de 100 visites par jour sur ces pages web !
Mon installation a bien entendu provoqué de maladroites jalousies dans le petit clan des professionnels; ainsi certains prétendant être les derniers à pouvoir restaurer dans les règles de l’art, sont gênés de ma présence . Un client, par exemple, m’a apporté une montre à verge qui était désignée comme irréparable par un horloger, parce que cette dernière n’avait plus ses aiguilles et sa chaîne 18 eme ! Ou bien la rituelle phrase du bijoutier: \ »c’est irréparable\ » L’affaire est plus grave quand l’objet est conservé et massacré , cas très fréquent, constaté par les rachats de montres ou objets démontés par ces mêmes horlogers du dimanche!.
J’ai, par exemple, un autre client qui est venu avec une montre à sonnerie, sans cadrature !
Il est évident que la restauration doit être faite dans les règles de l’art, ainsi chaque pièce changée ou refaite ne doit laisser aucune trace de restauration; combien de montre 18 ème ou 19 ème sont transformées par ignorance ou manque de pièces originales ? des milliers probablement !!
En raison de ce constat, il me semble évident que le client devrait pouvoir confier ses garde-temps en fonction du résultat possible. Hélas, trop souvent le client se dirige au plus près, au plus économique, ou parfois au plus élevé dans la hiérarchie pompeuse, l’horloger de ceci ou de cela, horloger diplômé, horloger 1er prix de ceci ou cela, horloger Depuis 1700, horloger père en fils, horloger pendulier, horloger-maître, ou bien horloger complet . La restauration d’horlogerie est vaste, et riche en variétés; elle ne peut être accomplie correctement que si tous les moyens, humains, et matériels sont mis en oeuvre pour arriver au résultat. En avoir la prétention par l’exposition d’un titre , est évidemment dénué de bon sens.
Sur ces quelques pages web, uniques en leur genre, j’espère avoir réussi à vous montrer mon sérieux dans le domaine!
La retraite à 60 ans ? Pour ma part j’espère ne pas la prendre avant 90 ans, et pouvoir ainsi continuer à exercer ma passion, si dieu le veut bien !
écrit en 2003
En attendant une éventuelle rencontre,
vos remarques seront les bienvennues, tant sur le fond que sur la forme.
Merci beaucoup à tous ceux qui se donneront cette peine, ou ce plaisir!
à Chaniers, en Charente-Maritime
Pour plus d'informations, contacter l'atelier
LA RESTAURATION DES DENTS D’UN BARILLET DE COMTOISE :
1) 3 dents de cassées sur un barillet de pendule 18 ème. Il faut donc remettre de la matière, laiton, afin de les reconstituer.
2) La matière à insérer doit être réalisée en queue d’arronde( opération la plus longue) et ajuster au plus juste.
3) On peut voir que la découpe occasionne un trou, et que celui-ci sera comblé par la pièce rajoutée. Il faudra, en fin d’opération retoucher l’intérieur du barillet.
4) la pièce a été soudée à l’étain. Il est évident que la pièce tient au préalable sans étain, et que l’apport de soudure est très léger.
5 et 6)Le barillet est tenu par un mandrin 3 mords sur la machine à tailler. Taillage des dents , plateau diviseur sur 84 dents: l’outil permet une précision plus sûre que le taillage à la lime à fendre.
7) Finissage à la lime N°5, arrondissage des dents . Essais du barillet sur le pignon, quelques retouches sont nécesssaires.Il ne reste plus qu’à polir.
Le temps passé pour cette opération est de 4 heures, photos comprises!
Autres dents restaurées, roue de rencontre comtoise :
La figure 1 nous montre deux dents très malade, qu’il est prudent de remplacer l’une après l’autre, principe identique en 1, si ce n’est que la forme qui diffère.
En 2 et 3 , travail de la queue d’aigle (ou d’aronde ?). En 4, la pièce confectionnée est présentée sur la roue, et peut permettre le traçage de la découpe qu’il faudra réaliser au bocfil ou autre suivant affinité…
En 5, la queue d’aigle est mis en force et soudée à l’étain, petit fer électrique va à merveille. La pièce n’est pas belle, mais c’est normal!.
En 6,retaillage de la dent sur machine à tailler, après avoir bien diviser et présenter les autres dents sur lea division 31.
En 7 la pièce est retouchée à la lime sur les flancs et fini jusqu’au polissage l’aspect laisse à peine voir cette fameuse queue d’arronde ou d’aigle…
Merci aux horlogers et bricoleurs de ne pas s’aventurer dans cette opération s’il ne sont pas muni de machine à diviser, c’est essentiel!! trop de comtoises munies de cet échappement sont défectueuses à causes de ces mauvaises interventions.
Restauration d’une répétition minutes :
Confection de la chaussée
La montre à répetition des minutes en question est de qualité très moyenne. Ce genre d’accident n’arrive probablement pas sur une montre de qualité.
Cet accident est arrivé, car l’utilisateur , ne sachant pas que le mécanisme de sonnerie bloquait le limaçon, a forcé sur la mise à l’heure, détériorant ainsi une dent de la chaussée et la minuterie. La particularité d’une chaussée de montre à répétition minutes chronographe est qu’elle supporte 2 limaçons, celui des quarts et celui des minutes, compliquant ainsi la réalisation (fig 1).
La chaussée est de 12 ailes. J’ai choisi de trouvé un pignon plein de 12 ailes.
La première des opérations est de mettre les ailes à hauteur sur le tour (à la lime, impossible au burin) fig 2.
Ensuite, mettre la cote à 1,85 mm du limaçon des minutes, se trouvant juste en dessous des ailes ( haut fig2).
La cote de 1.62 mm concerne celle du passage du limaçon des quarts et pour finir, la cote du passage de canon de roue d’heure est aux environs de 1.5 mm (fig 3).
Notez le tournage entre pointe, indispensable pour cette opération. Les cotes réalisées, on peut tronçonner, par sécurité un peu plus long (il sera facile d’enlever de la matière ensuite).
En fig 4, on peut y voir la chaussée réalisée en bas (non percée), et celle détériorée au dessus. Reste à percer à 1.05 mm, en 3 passages, et fini à l’alésoir; il faut bien centrer son perçage. En fig 5 , on essaye le lanternage, très délicat sur ces montres à répétition, car le passage de l’axe de trotteuse centrale amène une difficulté supplémentaire.
Reste la trempe et polissage avant montage complet des limaçons. Aviez vous remarqué que j’ai recommencé l’opération une deuxième fois ?( fig 6) , la chaussée était un peu faible au niveau de la cote du limaçon des minutes!
CONFECTION ROUE (petit rouage de sonnerie) :
Roue de 28 dents, d’un diamètre de 3,85 mm, ou si ma mémoire est bonne, de 3 6/8, sur le calibre aux roues. Par précaution, et par expérience, je préfère en tailler plusieurs, car le passage sur la machine à arrondir de ces petites dentures est trè périlleux. D’ailleurs, il aurait été souhaitable de tailler directement avec une fraise adaptée, mais hélas indisponible dans mon stock!De plus, la fraise Carpano est la 08, probablement le modèle le plus petit (qui peut me confirmer la chose?) Les photos ne sont pas mauvaises, mais celle sur la machine à arrondir ne permet pas de distinguer les dents!
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Travaux faits sur devis préalable, envoi des montres par voie postale en recommandé.
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